Plantiste : Balade rêveuse chez Claude Monet
Cette semaine, on fait un tour à Giverny, dans le célèbre domaine de Claude Monet.
Forts de la réputation intarissable du peintre, décédé il y a 91 ans, les jardins fleuris et la maison attirent chaque année des milliers de visiteurs venus du monde entier. Américain, japonais et bien d’autres se pressent au bord du bassin ou à l’ombre des arbres du clos normand.
Les plantistes quant à eux bénéficient une fois de plus d’un guide d’exception, en la personne Remi Lecoutre. Qui de plus indiqué que le jardinier du domaine pour nous promener sur les pas de son illustre propriétaire ?
La maison et le clos normand
Fort d’une surface d’à peu près six hectares, le domaine de Monet peut être appréhendé en trois parties distinctes : La maison, le clos normand et bien sûr, de l’autre côté du chemin du roi, le bassin aux nymphéas.
Grâce aux généreux dons des amoureux de l’art et du patrimoine, ainsi qu’au travail de la fondation Claude Monet, ce lieu superbe est entretenu avec amour.
Nos deux guides commencent la visite dans le clos normand, où pousse une bonne centaine de massifs colorés. Cette explosion de tonalités qui laissent rêveur n’est pas sans rappeler les fourmillements de couleurs vives des tableaux du maître.
Plus loin dans l’allée, des arceaux métalliques servent d’ossature à des plantes grimpantes.
« Avant – nous explique Rémi – ces structures étaient en bambou ». Jusqu’à ce que Monet, influencé par le succès de Gustave Eiffel, ne décide d’introduire du métal dans son jardin. La démarche était à l’époque peu répandue… Cela montre à quel point ce rêveur, qui n’avait d’yeux que pour ses fleurs et ses pinceaux, ne pouvait totalement s’éloigner d’un monde en pleine évolution
Les arbres qui entourent le clos sont les mêmes qu’au début du siècle. Si quelques parties fonctionnelles comme le poulailler ont été remplacées par pur souci esthétique, le terrain demeure quasiment identique.
Le bassin aux nymphéas
Derrière un duo de portails se cache l’autre partie de notre promenade, celle qui abrite le plan d’eau ayant inspiré les nymphéas.
Rémi nous confirme que le bassin est bel est bien artificiel. Aussi, ce n’est que suite à une longue bataille avec la municipalité que le peintre avait obtenu l’autorisation de détourner la rivière voisine pour le remplir. Après cela, Monet pouvait enfin créer son havre de paix, s’inspirant des jardins japonais qu’il aimait tant.
Si il n’a jamais pu se rendre au Japon, il portait une affection particulière à sa collection d’estampes. C’est grâce à ces paysages lointains que le bassin est ce qu’il est aujourd’hui… grâce à eux aussi qu’existe l’une des séries de peintures les plus célèbres au monde…
Pas de chance, les nymphéas n’ont pas fleuri le temps d’une interview sur le pont, mais Rémi nous explique que ça ne saurait tarder. Les fleurs flottantes reviennent chaque année pour le plaisir des visiteurs … Comme elles le faisaient il y a 100 ans, sous le pinceau et le regard fatigué du vieux peintre.
Tuto : comment planter des bulbes de printemps
Cette semaine, on plante des bulbes de printemps, mais pas n’importe lesquels ! David et Rémi ont choisi des Glaïeuls, Capucines et Dahlias, dans la plus pure tradition de chez Monet.
- Tout d’abord, il est indispensable de planter nos bulbes dans un sol bien drainé, et surtout bien tassé afin d’éviter les bulles d’air.
- La capucine préférera pousser proche d’un support ou d’une tutelle, afin de bien s’étirer
- Le glaïeul quant a lui, à tendance à se gorger d’eau, du fait du renfoncement qu’il développe en grossissant. Il sera donc préférable de le planter sur la tranche, afin d’éviter qu’il pourrisse.
Enfin, ajoutez du composte, sang séché ou cornes broyées, le tout bien torréfié, pour profiter d’un jardin digne d’un grand peintre impressionniste !
En bonus, Plantiste partage avec vous une photo exclusive, retrouvée dans le grenier de Giverny ! :