À la tête de La Badira, l’un des hôtels les plus prestigieux du pays, Mouna Ben Halima, entrepreneure engagée a su transformer l’hôtellerie tunisienne tout en contribuant activement à la transition démocratique de son pays. 

Une jeunesse entre héritage et ambition

Née à Tunis, Mouna Ben Halima grandit dans l’univers de l’hôtellerie. Son père, Mohamed Allani, fondateur de l’hôtel Le Sultan à Hammamet, lui transmet très tôt les valeurs du travail. Après le décès tragique de son père, elle doit à seulement 24 ans reprendre les rênes de l’entreprise familiale avec courage et détermination. Elle consolide ses acquis avec une maîtrise en gestion à l’Université Paris-Dauphine, suivie d’un MBA à la Mediterranean School of Business (MSB) de Tunis. Ce parcours académique de haut niveau lui permet d’aborder avec assurance les défis d’un secteur en pleine mutation.

Réinventer le luxe tunisien

Dès 2003, elle supervise l’ouverture de l’hôtel Taj Sultan, un cinq étoiles à Yasmine Hammamet. En parallèle, elle modernise Le Sultan, transformé en l’un des meilleurs quatre étoiles de la région. Mais c’est en 2013 que sa vision prend un tournant décisif avec la création de La Badira. Situé à Hammamet, l’établissement devient rapidement un fleuron de l’hôtellerie de luxe. Son design épuré, inspiré par l’esthétique méditerranéenne et son positionnement unique, lui permettent d’intégrer le prestigieux réseau des Leading Hotels of the World. Quelques années plus tard en 2017, elle noue un partenariat avec Clarins et installe au sein de La Badira, le tout premier spa de la marque en Tunisie.

Une femme engagée pour la Tunisie

Durant le régime de Ben Ali, Mouna était une militante engagée contre la censure d’Internet en Tunisie. Après la révolution tunisienne de 2011 qui a conduit au départ du président, Zine el-Abidine Ben Ali, Mouna cofonde l’association Touensa ainsi que le Bus Citoyen. Ces deux initiatives visent à promouvoir les droits civiques, l’éducation citoyenne mais aussi de pousser les tunisiens à voter. Elle participe activement aux débats sur la gouvernance et milite pour l’intégration des femmes et des jeunes diplômés dans la sphère économique. Notamment à travers son rôle de présidente du Comité d’Engagement de l’antenne tunisienne de Réseau Entreprendre. Enfin, en 2017, elle est élue au Bureau Exécutif de la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie, puis devient présidente de l’ATUGE en 2021, l’association des Tunisiens diplômés des Grandes Écoles. Elle s’impose ainsi comme une icône de la réussite et de l’engagement pour toute une génération de tunisiens.

©Augustin Le Gall

Informations pratiques :
Site internet : La Badira
Instagram : @la_badira

Rédaction par Homerick Belia

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