TOP 15 : Les femmes et Paris… Une véritable histoire d’amour
[dropcap]F[/dropcap]emmes de nos coeurs, femmes célèbres, adulées, insultées, vénérées ou décriées… Paris regorge d’histoire de grandes femmes. Une histoire d’amour bien souvent réciproque, chacune d’entre elles ayant partagé leur vie et leur passion avec la capitale.
Découvrons un Top 15 de grandes femmes ayant un passé victorieux avec la capitale.
1 | Sainte-Geneviève: une femme sainte patronne de Paris
Née en 423 et morte en 512 à Paris, Geneviève était une jeune femme ne se doutant pas que son destin allait être définitivement scellé à l’histoire de Paris. Jeune femme vivant près de Nanterre, elle est au premier rang lorsque la ville de Lutèce se voyait menacée par l’invasion des Huns, menée par le féroce Attila. En 451, la ville est en panique. Les gens ne savent pas s’ils doivent partir, rester, résister ou se rendre.
Geneviève, 28 ans et pleine de caractère, aurait convaincu les parisiens de rester avec ces mots: « Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications. » On ne peut qu’applaudir ces belles paroles de force et de courage, surtout par une femme et pour les femmes. Certains historiens affirment qu’elle aurait joué de ruse en faisant croire que la ville était ravagée par le choléra, et donc malsaine pour les envahisseurs.
Quoiqu’il en soit, Geneviève fut un pilier de foi pour le roi Clovis et sa pieuse compagne Clotilde, et aida le roi à faire de Lutèce devenue Paris la capitale du royaume des Francs. Il est donc tout a fait normal que le couple royal fut enseveli avec la sainte dans l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève de Paris, dont on aperçoit encore aujourd’hui le clocher dans la cour du Lycée Henri IV (près du Panthéon, rue Clovis et rue Clotilde, Ve arrondissement).
La Sainte vécut tout de même jusqu’à environ 89 ans, et permit l’édification de plusieurs églises ainsi qu’une conversion totale au catholicisme de Paris et des Francs.
Si vous allez dans le quartier Charonne du XXe arrondissement, rue Saint-Blaise, on raconte que l’église Saint-Germain de Charonne fut bâtie à l’endroit où le Saint et la Sainte se rencontrèrent…
Première des 15 femmes que nous allons découvrir aujourd’hui, elle est donc depuis sa mort et sa canonisation la Sainte Patronne de la capitale. Et oui, ce n’est pas Saint-Denis !
2 | Madame de Sévigné
Marie de Rabutin-Chantal de son vrai nom, connue aussi sous le nom de « la marquise », Madame de Sévigné est une des femmes incontournables de la capitale, et plus précisément du quartier du Marais. Née le à Paris et morte le au château de Grignan, elle passait la majeure partie de sa vie à Paris. Elle fut par ailleurs baptisée dans la première église Saint-Paul-Saint-Louis dans le IVe arrondissement.
Nous pourrions qualifier Mme de Sévigné comme étant novatrice et originale dans la mise en place de ses écrits ; elle peut représenter en effet la première forme de correspondance épistolaire au XVIIe siècle. Elle correspond énormément avec sa fille, mais aussi avec d’autres personnes du cercle mondain, qui étaient pour beaucoup ses amis. On peut en quelque sorte lui trouver un rôle ou une réputation de concierge. Elle était en effet au courant de tous les ragots parisiens, de tous les scandales comme l’Affaire des Poisons. Vous pouvez par ailleurs retrouver tous les détails de cette affaire dans mon article Le crime et Paris… Histoire et point culture !
Elle faisait ainsi partie des premières femmes d’influences se dévoilant au grand jour… Car jusqu’à lors, seules les maîtresses et favorites des rois étaient connues, qu’elles le veuillent ou non.
3 | Olympe de Gouges: une des femmes de la Révolution
Paris, 1789. Le peuple a faim, la monarchie est déboussolée et c’est le début de l’anarchie. La Révolution Française est enclenchée par la prise de la prison de la Bastille le 14 juillet 1789. S’en suit alors la marche des femmes sur Versailles (et oui, ce sont toujours les mêmes qui ont du courage) et le rapatriement de la famille royale à Paris. L’emprisonnement de celle-ci, la proclamation de la première République en 1792. Puis, la mort du roi Louis XVI en janvier 1793, celle de la reine Marie-Antoinette « l’Autrichienne » en octobre de la même année. Les Montagnards, menés par Robespierre, Danton et Murat, prennent le pouvoir et commence à condamner les Girondins jugés favorables à la monarchie.
Au milieu de ces bouleversements, peu de femmes sortent du lot. Et pourtant, Olympe de Gouges fait doucement sa place. Née en 1748, femme de lettre à l’origine, elle vit à Paris avec ses enfants et se fiât tout d’abord reconnaitre comme femme de lettres, voulant la libération du peuple pris sous le joug de la monarchie de droit divin. Mais, elle resta opposé à la condamnation à mort de la famille royal. Ce qui doit nous surprendre cependant dans ce personnage des plus emblématiques, c’est son dévouement envers les femmes et la liberté.
En effet, Olympe de Gouges trouvait fort injuste que « la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen » ne s’appliquait pas aux Hommes… Mais juste aux « hommes », donc exclusivement la gente masculine, et non pas l’espèce humaine ! (Oui, la nuance réside dans la majuscule…). Et c’est par ce combat qu’elle devint alors femme d’engagement et femme politique, en écrivant « la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » en 1791.
Si engagée, hargneuse, acharnée et combative dans ses écrits qu’elle suscita plus d’un scandale. Au point d’être arrêtée, à peine jugée et d’être guillotinée place de la Révolution (actuelle Place de la Concorde), peu de temps après Marie-Antoinette, en novembre 1793…
Cependant, son combat ne tomba pas aux oubliettes. À tel point que de nombreuses luttes féministes aujourd’hui, pour les égalités salariales entre hommes et femmes par exemple, utilisent la figure d’Olympe de Gouges comme représentante active des droits de la femme dans la société. Merci Madame !
4 | George Sand
Ensuite, faisons un bond dans le temps. Nous voici au début du XIXe siècle. Et c’est en 1804, période du premier empire napoléonien, que naquit à Paris Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant. Pour les connaisseurs, vous aurez bien reconnu que sous ce nom à rallonges se cache la fameuse romancière George Sand, auteur, dramaturge, épistolière, critique littéraire et même journaliste !
Alors, pourquoi « George Sand » ? Et bien, il faut savoir qu’à l’époque, le combat d’Olympe de Gouges était en quelque sorte tombé à l’eau. Et pire même ! On avait dans un certain sens régressé dans l’acceptation du statut social et professionnel de la femme. À tel point que les femmes n’avaient plus le droit de publier et d’écrire. Bien après les romans de Madame de Lafayette (XVIIe siècle) ou bien encore de Marguerite de Navarre (XVIe siècle), voilà les femmes condamnées à se taire et devoir gloire et obéissance à leurs époux.
Il en fallait bien moins que cela pour révolter la jeune Aurore Dupin, qui se décida à écrire. Les hommes étaient perturbés par son nom ? Elle le changea ! Et pour passer encore plus facilement entre les mailles du filet, elle opta pour un pseudonyme complètement inventé, dont le prénom était masculin. Voilà pourquoi Aurore devint George en 1829, et comment la jeune femme changea, critiqua et déboussola ses contemporains masculins. Car, quitte à s’appeler comme un homme, elle décida de jouer le jeu jusqu’au bout. Elle s’habillait avec une redingote, chapeau haut de forme et canne à la main pour sortir. Elle eut une multitude d’amant, fumait la pipe… Et lançait ainsi une mode auprès de ses acolytes féminines !
Tout comme sa grand-mère, George Sand prit ainsi la défense des femmes, prôna la passion, rejeta le mariage et tous les préjugés d’une société conservatrice. On compte ainsi près de 70 romans de sa signature, une cinquantaine de volumes de contes et nouvelles et de nombreux textes politiques.
Petite anecdote: elle fut pendant très longtemps la maîtresse et muse de Frédéric Chopin, et était détestée par Baudelaire.
5 | Louise Michel
Clémence-Louise Michel, que l’on appelait tout simplement Louise Michel, était née le
Suite à la défaite franco-prussienne de 1870, le pays a volé en éclat. Le gouvernement impérial a explosé, laissant place à une république chamboulée et chamboulante. Durant deux mois en 1871, une insurrection s’installe et divise le pays. Et c’est en pleine période de la Commune que Louise Michel s’insurge contre le non-respect envers les femmes et la volonté de supériorité des hommes sur les femmes. Elle est par ailleurs la première à brandir le drapeau noir, symbole par la suite de mouvement révolutionnaire libertaire et par la suite, d’anarchie.
Exilée en Nouvelle-Zélande pour son comportement houleux, elle revient en France avec des idées anarchistes encore bien plus fondées et précises. Elle continuera sa lutte en étant étroitement surveillée par les forces publiques, et en étant rejointe et soutenue par de plus en plus de jeunes prolétaires qui souhaitaient défendre leur situation.
Elle mourut le
6 | La Comtesse de Castiglione
Virginia Elisabetta Luisa Carlotta Antonietta Teresa Maria Oldoïni, Contessa di Castiglione. Si ce n’est pas un nom à rallonge, je range ma plume ! La comtesse de Castiglione est originaire de Florence, et est née le 22 mars 1837. Mais ce qui nous intéresse ici, ce sont ses déboires et sa vie avec la ville de Paris et ses contemporains parisiens. En effet, qualifiée de « la plus belle femme de son siècle », la comtesse était entre autre une célèbre espionne, une aristocrate piémontaise, une maîtresse de Napoléon III, mais aussi une figure des premières heures de la photographie.
Faisant partie des Grandes Horizontales, de ces femmes que l’on payait des fortunes pour apercevoir pendant 5minutes une de leur cheville, elle aimait se mettre en scène sur des photographies, chose assez exceptionnelle au XIXe siècle. Sa vie parisiennes fut mouvementée, entre rumeurs et beauté, par des coups de poker mémorables.
Elle fut envoyée par son propre pays, l’Italie, dans l’empire de Napoléon III, afin d’adoucir l’empereur avec son charme (et ses formes) afin qu’il revienne à des négociations plus souples avec l’Italie. Expulsée par la suite de France, après être soupçonnée d’attentat contre l’empereur, elle arrive cependant à conquérir toutes les cours d’Europe, avant de devenir modèle photographique chez Mayer et Pierson à Paris. Là, elle s’essaie à l’art de la pose et au port des costumes. Son ami Pierson mourra en 1913 en se déclarant déçu de ne jamais avoir pu capturer la réelle beauté de la comtesse.
Cependant, elle trouva que sa beauté disparaissait au fur et à mesure qu’elle vieillissait. Ne supportant plus son image, elle pose de façon morbide et dépressive, sans cheveu et sans dent, sur sa dernière série de photographies. Puis, elle se terre dans son appartement aux miroirs voilés et ne sort plus que la nuit, tel un fantôme d’une vie passée. Elle s’éteindra dans son appartement du 26 place Vendôme à Paris, le
7 | Sarah Bernhardt
Qui n’a jamais entendu parler de la grande Sarah Bernhardt ? Henriette-Marie-Sarah Bernardt de son vrai nom était née en octobre 1844 à Paris. Et elle représente une des plus grandes figures françaises, pour ne pas dire une des plus illustres femmes, du XIXe et XXe siècle.
La jeune Sarah suit des études d’art dramatique au conservatoire de Paris et en sort avec un second prix de la Comédie. Elle entre par la suite à la Comédie Française mais est rapidement renvoyée après avoir giflé une actrice qui s’était mal comportée envers sa soeur. Elle erre donc à la recherche d’un théâtre…
Et c’est ainsi qu’elle signe à l’Odéon où elle est révélée au grand public en jouant Le Passant de François Coppée en 1869.
Surnommée « la Voix d’or » par Victor Hugo après son interprétation dans Ruy Blas en 1872, mais aussi par d’autres « la Divine » ou encore « l’Impératrice du théâtre », elle est considérée par beaucoup comme une des plus grandes tragédiennes françaises du XIXe siècle. Elle est la première comédienne à avoir fait des tournées triomphales internationale, une star du XIXe et XXe siècles. Le « monstre sacré » est né, comme la surnommait Jean Cocteau.
Elle devient une figure incontournable de la capitale, au point de voir un théâtre à son nom et de nombreux cafés ou bistrot. Vous pouvez par ailleurs aller boire un expresso place du Châtelet, dans le café Sarah Bernhardt. Elle s’est éteinte en pleine gloire et légende à Paris en
8 | Camille Claudel
Camille Claudel fait partie de ces femmes oubliées, effacées par autrui, soumises et contestée. Née en décembre, la jeune Camille développe un goût incontesté pour l’art et notamment la sculpture, au point de monter sur Paris et d’aller en pleine nuit se rouler dans la boue des chantiers pour aller y récupérer la glaise. Au grand damn de ses parents à vrai dire !
Cependant, son culot et son art de la sculpture à la fois réaliste et expressionniste ne passent pas inaperçus, au point de pouvoir venir travailler sur le nouveau projet de sculpture d’Auguste Rodin. Son utilisation savante des courbes et des méandres ne laisse pas le célèbre sculpteur indifférent…
Collaboratrice, maitresse et muse du sculpteur Auguste Rodin, sœur du poète, écrivain, diplomate et académicien Paul Claudel, sa carrière est rongée par la passion et la haine, l’amour et la folie. Malgré sa vie commune avec Rodin (dans l’actuel musée Rodin à Paris, qui était en campagne auparavant), sa vie ne fut pas idyllique.
Non reconnue par ses contemporains, car elle n’était « qu’une femme » et qu’elle ne faisait que copier le talent de son maître, abandonnée par son amant, elle sombre dans la folie… Au point de vivre dans la misère et la crasse Quai Bourbon, expulsée de force lors d’une crue de la Seine. Ses parents la place alors de force dans un asile psychiatrique, dans lequel elle se bat pendant près de 20 ans pour sortir en prouvant sa bonne foie. Elle meurt dans le silence en 1943, de façon quasi-anonyme.
Aujourd’hui, on place les oeuvres de Camille Claudel à la hauteur de celles d’Auguste Rodin. Mais il aura fallu plus d’un demi-siècle pour que son statut soit reconnu.
9 | Marie Curie
Marie Skłodowska-Curie, plus connue sous le nom de Marie Curie est née en à Varsovie. Elle fait partie des 3 femmes panthéonisées (la quatrième étant enterrée à côté de son mari panthéonisé) et considérée comme une illustre femme française. Nous ne pouvons parler des femmes qui ont marqué l’histoire de Paris sans évoquer la physicienne et chimistepolonaise, naturalisée française.
Marie Curie, et son époux Pierre, reçoivent la moitié du prix Nobel de physique en 1903 (l’autre moitié est remise à Henri Becquerel) pour leurs recherches sur les radiations. En 1911, elle est récompensée seule par le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le polonium et le radium.
Elle est par ailleurs la première femme à avoir reçu le prix Nobel, et à ce jour la seule femme à en avoir reçu deux, ainsi que la seule lauréate à avoir été récompensée dans deux domaines scientifiques (physique et chimie). Avec son mari en 1903, elle reçoit également la médaille Davy pour ses travaux sur le radium.
Ses travaux ont contribué à une avancée scientifique spectaculaire, et particulièrement dans le milieu médical. En effet, les découvertes des Curie sur le radium a permis la mise en place de la radiographie, et ainsi de pouvoir observer les dommages internes du corps humain. Cela fut très utile lors de la Première Guerre Mondiale.
Cependant, travailler sur des atomes radioactifs a un prix. Alors que son mari était décédé écrasé par une calèche à Paris, Marie Curie subit quant à elle les contrecoups des ondes radioactives. Elle s’éteindra à l’âge de 67 ans en au sanatorium de Sancellemoz, rongée par les effets secondaires de ses spectaculaires découvertes.
10 | Colette
Sidonie-Gabrielle Colette est née en à Saint-Sauveur-en-Puisaye. Et personne ne pouvait s’attendre à ce que la jeune Gabrielle devienne une femme de lettres française, connue surtout comme romancière, mais aussi mime, actrice et journaliste.
Après Judith Gautier en 1910, Colette est la deuxième femme élue membre de l’académie Goncourt en 1945, dont elle devient présidente, entre 1949 et 1954.
Mariée très jeune avec Henry Gauthier-Villars, surnommé Willy, elle peut ainsi s’immiscer dans le grand monde parisien. Sa culture des grands classiques lui permet ainsi de rencontrer les plus grands, et de se faire peu à peu une place privilégiée dans la société parisienne. Elle commence par créer son numéro de music-hall de pantomimes en 1906 et peut ainsi se produire dans les plus grandes salles parisiennes.
Bisexuelle affirmée, surtout après sa relation avec la marquise de Belbeuf en 1906 pour qui elle quitte son mari, Gabrielle Colette enchaîne les relations extra-conjugales, et c’est ainsi qu’en 1912 elle épouse le journaliste Henry de Jouvenel qui la propulse dans le monde journalistique.
Dans ses différentes oeuvres, la bisexualité a un rôle primordial, comme dans le roman Claudine mais aussi dans Le Pur et l’Impur, qui puise dans des exemples d’expériences hétérosexuelles comme homosexuelles. La romancière s’éteindra à Paris en 1954, en laissant derrière un nom et une postérité.
11 | Coco Chanel
Gabrielle Chasnel, dite « Coco Chanel », est née en à Saumur. Comme beaucoup de ses contemporains, elle est une « parvenue » comme le dit Zola dans son roman la Curée. La jeune Gabrielle Chanel a commencé son travail comme couturière (une grisette) le jour, et chanteuse de cabaret la nuit, avec sa soeur aînée. Par ailleurs, son surnom de Coco vient d’une chanson traditionnelle française qu’elle chantait lorsqu’elle rencontra son premier amant (Qui a vu Coco dans l’Trocadéro ?). Ce dernier, le riche Etienne Balsan la prend alors sous son aile et lui offre la vie aisée qu’elle cherchait.
Par la suite, elle rencontre l’anglais Arthur « Boy » Capel, qui se tuera dans un accident de voiture, mais qui marquera à jamais la jeune française. Elle décide de sortir de l’anonymat en accompagnant Balsan aux courses et en créant des chapeaux magnifiques, que toutes les riches parisiennes s’arrachent. Puis, elle choque en montant à cheval comme un homme, et en détournant des accessoires masculins pour les rendre féminins.
Devenue créatrice de mode, modiste et grande couturière, elle conquiert peu à peu la capitale, en ouvrant des boutiques de « la reine du genre pauvre », et se lance dans la parfumerie. Ainsi fut créée la Maison Chanel, « symbole de l’élégance française ». Malgré son comportement particulier et mystérieux durant l’Occupation Allemande, la maison Chanel réouvre en 1954 et connait un succès fou avec le célèbre tailleur tweed.
Coco Chanel reste une des femmes françaises les plus amoureuses de Paris et de son potentiel. Elle est morte le , dans la ville lumière.
12 | Kiki de Montparnasse
Alice Ernestine Prin, dite Kiki de Montparnasse ou Kiki est née en à Châtillon-sur-Seine. « La Reine du Montparnasse » fut une muse pour beaucoup d’artistes, parfois leur maîtresse. Mais elle fut également chanteuse, danseuse, peintre, actrice et gérante de cabaret. Son surnom lui vient du quartier parisien qu’elle animait, Montparnasse, durant l’entre-deux-guerres.
Enfant illégitime, elle fut élevée dans la misère. Et se mit alors à rêver de beauté, richesses et paillettes. Elle monte à Paris en 1917 et devient bonne à tout faire dans le quartier Saint-Georges. Après s’être fait renvoyée, elle décide de poser nue pour gagner sa vie, devant plusieurs sculpteurs et peintres. Recueille par le peintre Chaïm Soutine, elle passe rive gauche et commence à fréquenter le bar de la Rotonde.
Vers 1922, elle adopte la coiffure au bol qui sera en vogue dans les années 1930, les yeux abondamment soulignés de khôl, les lèvres peintes de rouge vif et le pseudonyme Kiki. À la fois muse et amante de ses mécènes, elle se met à l’écriture pour le journal de son amant Henri Broca « Paris-Montparnasse », qui ne sera pas publié aux Etats-Unis à cause de ses portraits nus jugés scandaleux.
Kiki est ainsi élue « Reine de Montparnasse ». Cependant sa mère, puis Henri Broca sombrent dans la folie. Pour parer aux frais médicaux, elle fait le tour des boîtes de nuits où elle chante et danse. Se nourrissant mal, elle se met à grossir et pèse plus de 80kg, mais ses courbes plaisent toujours autant à ses admirateurs et aux photographes.
Morte le à Paris, Kiki est inhumée au cimetière parisien de Thiais, dans une tombe reprise en 1974. Seul Léonard Foujita aurait assisté à son enterrement. Ernest Hemingway lui rendra cependant un brillant hommage.
13 | Simone de Beauvoir
Simone de Beauvoir, de son vrai nom Simone Lucie Ernestine Marie Bertrand de Beauvoir, est née en dans le 6e arrondissement de Paris. Elle est très connue comme étant une philosophe, romancière, épistolière, mémorialiste et essayiste française. Souvent considérée comme une théoricienne importante du féminisme, elle a participé au mouvement de libération des femmes dans les années 1970. Elle a, de plus, partagé la vie du philosophe Jean-Paul Sartre, sans jamais y être mariée. Leurs philosophies, bien que très proches, ne sauraient être confondues.
Elle fut élevée dans l’appartement au dessus de La Rotonde, quartier Raspail, jusqu’à la banqueroute de son grand-père après la Première Guerre Mondiale. La famille de Beauvoir dut alors déménager dans un petit appartement rue de Rennes. Son enfance sera alors marquée par la relation tendue et pleine de reproches de ses parents, certainement une des raisons qui la poussera à ne jamais se marier et rester indépendante et libre des hommes.
À quinze ans, elle décide de devenir écrivain, « le plus métier » selon son père. Elle enchaine alors les licences et certificats en lettres et philosophie. Puis, elle est reçue à la deuxième place du concours de l’agrégation de philosophie, juste derrière Jean-Paul Sartre en 1929, personne qu’elle considère comme un génie.
Elle devient par la suite enseignante, tout comme son compagnon Sartre. Mais peu de temps après, elle décide de plaider la cause des femmes et devient alors une femme de lettres engagée. En 1949, elle reçoit la consécration avec son roman Le Deuxième Sexe. Elle devient alors la figure de proue du féminisme, qui inspire encore aujourd’hui de nombreuses femmes en quête d’égalité salariale et sociétale par exemple.
Elle mourut à 78 ans en Le Prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes a été créé en son honneur en 2008. Elle est inhumée avec son compagnon de toujours, Jean-Paul Sartre.
14 | Edith Piaf
De son vrai nom Édith Giovanna Gassion, Édith Piaf est née en à Paris. Elle fut une chanteuse, parolière et actrice française. Ayant vécu dans la misère dans le XXe arrondissement, malmenée par une mère trop pauvre pour l’élever et une grand-mère qui l’ignorait, elle fut récupérée par son père et confiée à sa grand-mère paternelle qui tenait une maison close en Normandie. Elle fut choyée par les prostituées qui travaillaient, malgré le fait d’être devenue en partie aveugle pendant quelques temps, à cause du précédent manque d’hygiène. Elle est reprise par son père en 1922 pour chanter avec lui lors de spectacles de rue. La voix de « la Môme Piaf » sort du lot et interpelle les passants, promesse d’un avenir brillant.
Elle s’installe avec son premier grand amour à Montmartre, et bien que mère d’une fille, elle continue de chanter dans les rues, et les bras à prostituées. Malheureusement, la petite fille mourra d’une méningite, et Edith dut se prostituer pour payer l’enterrement, en 1935. Elle devint par la suite chanteuse de cabaret et c’est à cet instant qu’elle fut repérée ; en 1945, elle chante la Vie en Rose et son succès explose.
Elle inspire hommes et femmes avec l’Hymne à l’amour, quelle chante après la mort de son grand amour Marcel Cerdan. Avec sa voix saisissante, elle a inspiré de nombreux compositeurs, a été le mentor de jeunes artistes tels qu’Yves Montand, Charles Aznavour, Les Compagnons de la chanson ou Georges Moustaki. Elle connait une renommée internationale comme quelques autres femmes de l’époque.
Sa fin de carrière est marquée par de graves problèmes de santé, une addiction à différents médicaments, son chagrin d’amour et son caractère plutôt trempé. Elle meurt subitement à 47 ans d’une rupture de l’anévrisme, usée par les excès d’alcool et de drogues. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
15 | Maria Callas
Finissons ce TOP 15 par une chanteuse d’opéra qui eu, comme beaucoup d’autres femmes, une relation d’amour et de haine avec la capitale. Sophia Cecelia Kalos dite Maria Callas est née en à New York. D’origine grecque, elle fera de Paris sa ville chérie.
La « Bible de l’opéra » selon Leonard Bernstein, « la Callas », pour le monde entier, a bouleversé l’art lyrique du XXe siècle. Critiquée très jeune pour son physique particulier et ses rondeurs, peu d’impresario pensaient qu’elle avisa cependant une voix d’or. Mais une voix particulière, plutôt grave et rauque, qui enchanta le monde entier ; c’est ainsi qu’elle devint une star internationale. Ayant un registre étendu de trois octaves, elle a su incarner avec brillo les plus grandes figures des opéras, en mettant en avant le jeu d’acteur contrairement à ses contemporains. Elle fut ainsi remarquable dans les personnages dramatiques de Norma, Tosca, Violetta, Lucia ou Médée. Son phrasé unique est indiscutable, et son talent est légendaire, même encore aujourd’hui au XXIe siècle.
Sa vie personnelle fut néanmoins mouvementée Mariée assez jeune avec Giovanni Battista Meneghini, de 28 ans son ainé, la Callas enchaîne les îsuccès et les soirées mondaines. C’est ainsi qu’elle rencontre en 1958 l’armateur Aristote Onassis, avec qui le coup de foudre est immédiat. Elle divorce de Meneghini et s’installe en 1959 avec Onassis, abandonnant sa carrière pour jouir de son amant et de la vie jet-set. Elle aurait soit-disant eu un enfant, mort-née, avec l’armateur, mais cette information est contestée.
L’icône même de la « diva » s’installe en 1961 au fameux 36 avenue George-Mendel, et sa voix peu travaillée décline peu à peu. En 1963, elle découvre la liaison d’Onassis avec Lee, la soeur Jackie Kennedy sur son yacht le Christina. Elle devient désarmée et pitoyable, s’éprenant malgré tout un peu plus de son amant, en sachant très bien qu’il la laissera tomber. Et c’est ce qui arriva en lorsqu’Onassis épousa Jackie Kennedy en 1968, un coup bas pour Maria qui avait renoncé à tout pour son amant.
La diva s’enferme alors dans son appartement, ne voit plus personne, n’accepte plus de sortir, sauf pour sortir ses caniches et aller voir Onassis à l’hôpital lors de sa pneumonie, loin des photographes et du reste du monde. Elle mourut de chagrin dans cet appartement le à Paris, après avoir tenté de se suicider aux somnifères. Une plaque commémoratives est installée au cimetière du Père-Lachaise, ses cendres ayant été dispersées dans la mer Égée.
Histoires tragiques ou formidables, chacune de ces femmes a marqué son époque, la gente féminine et surtout Paris. J’aurai pu vous parler de Simone Veil, mais je vous réserve sa biographie dans un autre article…
Merci à vous de nous lire. Envie d’être au courant de tous les nouveaux articles ? Rendez-vous sur la page Facebook et le compte Instagram de MonsieurMada.me 😉
À bientôt pour de nouveaux articles !
Claudia Lully – @lesvolutesdeclaudia
Graphisme – Clara Bonfanti
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