Monsieur Madame

Marine Miquel : « aujourd’hui, je suis un petit patchwork »

Marine Miquel : « aujourd’hui, je suis un petit patchwork »

Marine Miquel se confie en toute intimité sur son parcours et le monde de l’entrepreneuriat

Entrepreneuse et business woman, Marine Miquel est aujourd’hui une femme accomplie. Elle se confie sur son parcours, ses obstacles et sa vie entrepreneuriale. 

Marine Miquel

 

  • Quel est ton parcours, qui est Marine ?

Je suis née dans le Sud de la France, une certaine date de septembre, je suis donc vierge ahah. Donc je suis née dans le Sud, j’aimais bien l’école, mais j’étais quand même très créative. J’ai toujours eu plusieurs envies, mais très petite, j’ai dessiné, j’ai fait plein de trucs plutôt dans une famille artiste. Donc très jeune, avant d’aller en école, j’étais musicienne, clarinettiste, chanteuse, donc j’ai vraiment grandi dans ça. J’aurais préféré être dans la comédie musicale ou artiste, mais comme j’étais bonne à l’école et qu’on ne me demandait pas trop mon opinion et bien j’étais juste bonne à l’école. On m’a fait arrêter la danse très vite alors que je faisais énormément de danse, 10 à 12 heures par semaine. J’étais au conservatoire plus en école à côté, et comme la musique, c’était tout pour la famille, on m’a fait continué la musique, bien évidemment. Et ensuite ça s’est fait comme ça. C’était quand même pas pratique parce que c’était la naissance de tous les programmes télé avec la danse, donc je pleurais chez moi en disant « je veux danser ». Suite à ça, je suis partie de chez moi, j’avais 15 ans parce que la famille, c’était assez spécial. J’ai réussi mes études, j’ai fait une prépa en économie, j’étais à Toulouse. J’ai été prise à Paris à Louis de Gonzague, mais pour ma famille, il était hors de question que j’aille à Paris et que je sois seule. Donc je suis restée à Toulouse, j’ai fait ma prépa en économie et puis après, je suis arrivée en école de commerce à Paris. À l’époque, je voulais être trader, certaines choses m’intéressaient, mais comme j’avais une envie de « créa » autour de la mode, je me suis intéressée aux maisons de luxe et de la mode, pour l’aspect historique avec l’histoire de la mode, de la France, le patrimoine culturel français. Et aussi parce que j’ai été élevée dans l’univers, des grands-mères, des femmes qui étaient comme mes mamies, qui étaient de grandes couturières. Donc, j’ai vraiment grandi dans les chutes de tissu, dans le patronage, c’était vraiment ma passion. C’est une passion par rapport à ça, pas du tout de l’image ou quoi que ce soit. Donc, j’étais dans une école de commerce, où j’ai eu la chance de m’occuper d’une association pendant deux ans où on a organisé des concours nationaux de jeunes créateurs. Donc j’ai pu très vite en fait être dans l’événementiel dans le sponsoring, manager des équipes alors que c’était des étudiants. Et révéler des talents, ça j’ai vraiment kiffé.

  • Comment te définis-tu aujourd’hui ?

Alors suite à ça, j’ai atterri dans l’entrepreneuriat, j’ai bossé dans la mode, j’ai commencé chez Vuitton et après à la Vallée Village. J’étais en école de commerce, donc ce qui était parcours client, expérience client, c’est plutôt côté « strat », marketing, expérientiel. J’ai été vite dans l’entrepreneuriat, on était trois associés. J’étais siamois d’une start-up, donc plateforme, mise en relation avec deux jeunes freelanceurs, avec des TPE, départs des start-up dans le conseil digital. J’adorerais ça donc ça m’a donné les opportunités de développer moi-même mon truc en mode freelance, de faire du conseil.C’est là qu’Instagram a intervenu parce que quand je suis parti à Los Angeles les première fois, à l’époque Instagram montait. Et quand j’étais en école de commerce, on me disait « il faut que tu crées Instagram ». Et je ne comprenais pas l’intérêt de poster des photos comme ça, donc je l’ai fait et ça m’a permis de documenter vraiment ma vie Los Angeles, mon parcours dans la mode, et les avancées avec la vie entrepreneuriale. Puis après, j’ai continué dans la « strat », aujourd’hui, je suis un petit patchwork, j’ai réussi à aller vers ce je voulais donc là  j’ai ma société, j’accompagne les entreprises à développer dans tout ce qui est stratégie de développement, branding, mise en relation, RP (relation presse ndlr). J’adore ça, aider les jeunes entreprises à trouver des solutions, des jeunes créateurs, projets à créer des paradigmes pour que les choses avancent, c’est que ça marche. Donc, il y a quand même un côté artistique, à côté stratégie. Mais j’adore créer des stratégies pour que les gens soient contents. Et après côté cinéma, j’ai dû mettre un petit peu certaines choses de côté. Mais là, j’étais jury d’un festival à la rentrée, donc j’étais très contente parce que ça m’a remis sur patte. Je vais voir après pour être sur de nouveaux projets, je suis sur une série, sur un long-métrage Les Corps Las de Pierre-Henri Debord. Donc la priorité, c’est la casquette travail business woman, mais dès que possible, à la rentrée pouvoir me re focus sur le cinéma et la réalisation.

  • Je reviens sur ton Instagram. Tu as quand même une belle communauté, tu as également une image très good vibes yoga et autres, est-ce que tu peux nous en parler ?

J’ai toujours commencé en faisant des pastilles, en communiquant tout de mes expériences avec beaucoup d’humour, je suis très second degré, je déconne tout le temps dans la vraie vie. Donc même dans le cadre de la mode, dans certains événements, dans le cadre de la mode, du luxe, il faut être très carré. Mais pour moi, c’est hyper important de communiquer des choses positives, que les gens se sentent bien. Donc c’est comme ça que je suis tombée dans le cinéma, et c’est grâce à Insta, que je me suis retrouvée dans ça. Pour moi, le bien-etre c’est vraiment primordial, parce qu’Instagram ce n’est pas un truc narcissique avant tout. Je me fiche de montrer ma tête dans tous les sens, pour moi l’intérêt avec les gens. Avant c’était un média avant tout, un moyen de transmettre des inspirations ou des idées, avant tout plutôt qu’une tenue vestimentaire ou autre chose ou faire comme les autres. C’est ce que j’aime, un moyen d’expression avant tout, qui fait écho ou pas auprès de certaines personnes et après ça fait une communauté. Il y a des gens qui se retrouvent et qui peuvent s’inspirer, ça peut aider les gens dans leur quotidien. Pour moi, c’est ça, rassurer les gens, faire que chacun picore un petit peu, trouver des astuces. C’est accompagner les gens en fait c’est comme les médias, mais nous sommes des petits médias. Donc je me considère plutôt comme un tout petit prescripteur média plutôt qu’influenceur, à dire « là il faut faire, il faut faire ça », parce qu’aujourd’hui c’est plutôt de la mise en scène qu’autre chose. Moi avant tout ce que j’aimais, c’est le partage avec les gens.

  • Qu’est-ce que tu penses de TikTok ?

Les réseaux en général aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est vraiment de la stratégie, gérer un business, c’est pour ça que moi la stratégie, j’y suis beaucoup survenue. Et je trouve ça un peu regrettable qu’aujourd’hui et ça je le vois beaucoup autour de moi après de beaucoup d’influenceurs, c’est clairement venu des entrepreneurs avant tout. Ce sont des entreprises avant tout aujourd’hui plutôt que des gens qui s’expriment. Et pour moi sur certains aspects, malgré tout c’est un peu hypocrite puisque pour moi une entreprise, c’est du branding, c’est du storytelling de soi bien sûr et c’est normal. Mais les raisons pour lesquelles à la base, j’étais dans ça c’était vraiment en bienveillance, et en toute honnêteté pour m’exprimer. Donc, aujourd’hui, je trouve ça un peu regrettable parce que la notion de créativité est tout à fait relative, étant donné qu’il y a des gens pour suivre, pour être suivi, c’est plutôt la pression qui dicte la création. C’est plutôt les trends qui dictent que ce que tu dois faire, et donc pour moi c’est pas l’essence même de ce que tu es à la base ces moyens de communication.

  • Comment vois-tu l’avenir de l’influence ?

C’est comme à l’époque il y a 10-12 ans, quand les médias étaient en révolution, on va vraiment dans un changement des réseaux sociaux puisque ça s’est désacralisé. Ça commence à être compris de la doxa, du public, le métier d’influenceur est aujourd’hui connu et reconnu, bien que parfois jalousé ou remise en question. On peut dire ce qu’on veut, ça a un impact concret sur les marques, sur les chiffres. Donc, dès l’instant où il y a de l’impact, les gens acceptent, en revanche, il va y avoir une remise en question des modèles, puisque les algorithmes changeant la façon de travailler, et le travail même d’un influenceur ayant changé, forcément dès que le travail change, le monde dans lequel tu travailles évolue. Donc, pour moi, le milieu de l’influence vise à se professionnaliser, d’ailleurs c’est aujourd’hui considérer comme un métier à part entière, il y a les gamins qui rêvent de ça. Pour moi, c’était un truc en construction, donc moi, j’ai grandi dans l’évolution de ce monde, et j’ai un peu vu les évolutions, pour moi, ça va être une stratégie comme une autre, une entreprise comme une autre.

Tu veux devenir influenceur, c’est un peu comme une marque en fait, tu veux créer ta marque, tu as une stratégie de développement, il faut savoir à qui tu t’adresses, quel est ton produit, à qui tu veux vendre et voilà. Mais heureusement, et ça j’en suis très contente, dans toute la masse de choses, il y a quand même des gens brillants, des gens qui font encore rire, des gens qui sont francs et honnêtes et qui corruptibles et qui font d’autres choses par ailleurs. Des gens qui ont des vraies identités et qui ont vraiment envie de partager des choses et des gens qui arrivent à trouver un équilibre entre business et faire de ça leur travail et en même temps rester quand même honnête et bien dans leurs baskets, en sachant que c’est vrai que c’est dur parce que, quand tu es pris dans le courant du succès, quand tu as des opportunités de travail, tu vas forcément des choix.

  • Est-ce que ça a été un levier pour tes autres activités en tant que consultante et autres ?

À tous les niveaux, dans l’aspect industries créatives et culturelles, pour le cinéma, ça m’a servi pour certains castings et pour des masterclass pour être prise, parce que je n’ai pas du tout fait d’écoles de cinéma ou autres. C’est grâce à ce moyen d’expression que les gens m’ont vu qu’il y avait des vidéos, que les gens ont vu mes énergies, ma manière de parler, ce que je pouvais faire. Ils m’ont fait confiance, donc ça m’a servi de vitrine comme une démo, comme ça les gens voient ce que tu as et ils peuvent se projeter. Donc ça m’a servi de vitrine, d’un point de vue perso pour ça et d’un point de vue professionnel stratégie forcément quand tu as des gens qui voient ton réseau, avec qui tu travailles et qui te fait confiance, forcément ça donne confiance aux gens, ça te sert un peu de vitrine, ils voient ton network donc ça ouvre plein de portes. Et ça ouvre même des portes pros, quand tu as accès à certains événements, forcément, tu as accès à certains leviers. Même en tant que comédienne, j’ai pu voir la différence avec mes amis comédiens parfois qui galéraient pour avoir accès à certains événements. Et malgré tout, tout est histoire de réseaux et beaucoup dans le cinéma. Donc quand tu as accès à certaines avant-premières, et que tu arrives à accéder à certains contacts, tu as quand même plus de faciliter sur certaines choses.

  • Est-ce que tu te définis comme une hit girl, une business woman ou une artiste ?

Je suis un patchwork des trois, avant tout, je pense que je suis née artiste, mais je suis une artiste avec une grosse casquette d’entrepreneur et business woman. Quand j’étais dans le business, mon travail était d’aider les créateurs, les artistes à s’exprimer, à se vendre, avoir une voix et à se défendre. Le fait d’être dans le sens inverse, on va dire que j’aurai les armes pour me défendre en tant qu’artiste. L’enjeu est de garder un équilibre entre « créa » et artiste et le côté très carré du marketing, des résultats, du commercial. Hit girl ce n’est pas mon objectif, il y a beaucoup de Hit girl, je n’ai pas de prétention à ce niveau-là, mais je ne fais pas les choses pour plaire ou pour être validé, c’est en ça que je ne me considère un peu moins influenceuse. Je fais les choses pour qu’il y ait des résultats cools et pour me faire kiffer.

Marine Miquel

  • Aurais-tu un mot pour conclure ?

J’ai eu beaucoup de coups durs dans la vie perso, avec les États-Unis. Il y a eu des moments où quand tu prends des choix de vie qui sont importants, parfois tout s’écroule. Il faut arriver à trouver la force, c’est là que la communauté aussi m’a beaucoup aidé. C’est bizarre, mais c’est parfois les gens qui remarquent et qui te disent qu’il y a des trucs qui ne vont pas. Il y a des abonnés qui ont été plus présents que l’avis des proches, que des amis, que ma famille, c’est un peu choquant, mais c’est vrai. Ça m’a aidé pour garder le cap et heureusement parfois qu’il y a eu ça pour me faire garder conscience que tu n’es pas complétement une m*** ou que tu as fait des choses.

  • Peux-tu raconter une expérience qui t’as renforcé ?

Bientôt, je pourrai raconter des choses, j’ai hâte de pouvoir en parler, aujourd’hui, je peux légalement en parler, mais j’ai hâte, pour que ça puisse servir à des femmes et à des hommes. C’est important que les femmes soient conscientes de nos forces et de nous protéger.

  • Quels conseils donnerais-tu aux femmes ?

Écouter son instinct, et se protéger avant tout. Avant de prendre une décision, on se dit toujours « est-ce que c’est bien pour soi ou pas ». Parfois, on croit qu’on est dans une décision où on n’a pas le choix, on se trouve des excuses parce qu’on a peur. On est des animaux avant tout, d’un point de vue primaire, une habitude même si elle nous fait mal, on reste parce qu’on a peur de l’inconnu. Je veux dire aux filles qu’il ne faut surtout pas avoir peur de l’inconnu et parfois vaut mieux se sentir vide et à poil dans la jungle plutôt que de rester dans l’inconfort qui fait mal. Il faut vraiment se sentir libre, avoir confiance de la survie de soi, se dire et que quoi qu’il arrive, on trouvera les solutions, que dès l’instant où on fait les choses qui sont bonnes pour nous, toutes les choses viennent et s’alignent, les gens positifs reviennent vers nous, on attire les choses. Et ce n’est pas que du bullsh*t, de quotes sur Instagram, c’est la vérité. Quand tu dis non à ce que tu veux plus, ça laisse l’opportunité à la chose qu’on veut vraiment de venir. Il faut avoir le courage, même si c’est très dur, de dire au revoir à plein de gens, de refuser plein de choses et de trouver la force, la force on l’a tous, mais il faut trouver le courage. Même si des fois, tu chiales, tu chiales et tu cours, tu sauves ta peau, et après comme une fleur en éclosion, tu peux prendre le soleil.

Retrouvez Marine Miquel sur ses réseaux sociaux :

Instagram : @marinemiquelparis

Twitter : @MarineMiquel

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *