Rencontre lumineuse avec Éric Katz, artiste et créateur
Aujourd’hui, MonsieurMada.me part à la découverte de deux mondes distincts à la base, mais si proche au final : l’art et la mode. C’est à travers le portrait d’Éric Katz que nous vous emmenons dans un univers de beauté et de lumière…
- Bonjour Éric, merci de nous accorder cette interview ! On commence par des présentations ?
Bonjour ! Je m’appelle Éric Katz. Au royaume de l’économie et de la gestion brillait la lumière grise de mon esprit jusqu’à ce que la force obscure me frappe et m’amène à dévier ma trajectoire vers un BTS communication et une licence de psychologie qui révèlent ma vraie nature. Entrainé par la spirale de l’imaginaire et de la fantaisie, je suis un fils de pub et petit fils d’antiquaire et m’engouffre alors dans des mondes parallèles en me confrontant tour à tour au stylisme pour Dior et Torrente, à la création de bijoux puis à celle de luminaires.
- Quel parcours ! Raconte-nous alors toute ton aventure depuis que tu as décidé de te lancer dans la création…
Le hasard fait bien les choses ! Je cherchais depuis plusieurs mois une verrerie pour remplacer un vase cassé auquel je tenais particulièrement lorsque, aux Puces de Clignancourt, je pense tomber sur la perle rare. Rentré chez moi je constate que je ne m’étais pas trompé. Le verre s’adaptait au piètement de mon vase, aussi bien que la pantoufle au pied de Cendrillon. Regrettant de ne pas en avoir pris plusieurs, en cas de nouvelle casse, je retourne voir le marchand. Quelle mouche m’a piqué, ou plutôt quelle fantaisie m’a poussé à prendre tout son stock. J’étais bien avancé avec ces 40 verreries disposées sur le plancher de mon séjour. Voilà comment je me suis mis à démarrer ma production de vases. Et comme du verre au métal, de l’absorption de la lumière à sa réverbération, il n’y a qu’un pas ; très vite le luminaire s’est imposé comme une évidence.
- C’est une très belle histoire. Revenons à aujourd’hui: quelle est alors ton activité du moment ?
Appréhender l’architecture et la décoration d’un intérieur ne peut se concevoir que comme une équation à plusieurs variables. Pour moi, il est aussi important de tenir compte de la hauteur, de la largeur et de la profondeur d’une pièce que de son éclairage et des points d’accroche de l’oeil. Moulures, cheminées, parquets en bois ou carrelages… salles de réception, pièces de travail ou de repos… appartement de ville, maison de campagne ou de montagne… Régence, Louis Philippe ou Seventies… matériaux, volumes, couleurs, formes, styles, lumières… tous les éléments doivent se combiner pour que règne l’harmonie et le bien-être. Habitation ou local professionnel, de la visite des lieux et du simple conseil en décoration à la réfection totale de votre espace, je vous invite, tel un maître d’oeuvre, à partager ma vision du beau et à confier vos travaux à mon équipe de spécialistes.
J’ouvre aussi les portes de mon atelier Métal d’Alcôve pour proposer des séances de décorathérapie qui permettent à chacun non seulement d’imaginer sa propre création mais aussi de la réaliser. En vous initiant aux techniques de fabrication et de montage j’ai à coeur de vous apprendre à mettre en lumière votre richesse intérieure.
Les créations de Métal d’Alcôve sont des pièces uniques réalisées à la main à partir de verreries anciennes chinées au détour des magasins d’antiquités, des brocantes, des marchés aux puces ou encore des salles de vente et de matières premières issues d’univers aussi multiples qu’éloignés. Un couvercle de casserole ou un disque dur d’ordinateur peuvent ainsi se transformer en pied de lampe et un embout de robinet devenir le réceptacle d’une tulipe en opaline art déco. Détournement des objets, détournement du temps, en puisant dans des styles empruntés aux années 1920 à 1970, avec parfois des incursions plus baroques, et enfin détournement de la lumière en combinant la transparence du verre et la réverbération du chrome.
Je me positionne en « nostalgique visionnaire », en gardant un oeil rivé sur le passé et l’autre résolument tourné vers l’avenir. L’objectif n’est pas de respecter une vérité historique mais de donner à l’objet une esthétique cohérente. Pour cela, je casse tout pour recréer par la suite à partir d’un minutieux travail de recherches et d’harmonieux mariages hors des normes et hors du temps. L’essentiel est que la création obtenue à l’arrivée semble avoir toujours existé sous sa forme finale et que le montage et les finitions soient impeccables.
- Avec toute cette occupation, quels sont alors tes projets futurs ?
Pourquoi limiter la durée d’une journée à 24 heures ? Pourquoi cantonner les gens à une seule activité ? Les projets doivent être comme les idées, aller dans tous les sens. Dans un futur immédiat, la réalisation de luminaires pour le restaurant l’Etoile de Taroudan dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
Il y a aussi la parution de deux livres. Le Vide, aux éditions l’Unicité avec une signature organisée à l’espace Christiane Peugeot le 22 septembre à partir de 18h30, et Les petits secrets de la communication par le verbe et l’image début 2018. Un ouvrage de cours destinés aux étudiants bachelor et master en marketing et communication. Pour rester dans le domaine de l’enseignement, où je sévis depuis presque 30 ans, la production également d’un spectacle comique. Conçu comme un one man show L’École est finie dresse un portrait au vitriol sur cet univers encore plus impitoyable que celui de la célèbre série Dallas avec Jr Ewing. Enfin, après le trophée pour le Global Chinese Film Festival à Cannes en mai 2017, après celui pour le Worldstars Hollywood décerné en juillet 2017, à venir le trophée pour récompenser le cinéma russe à Monaco et celui pour les 24H du Mans. Mais mon plus beau projet reste toujours celui d’être heureux de me réveiller le matin !
- Comme tu viens de nous le dire, tu sors bientôt un livre, Le Vide. Tu pourrais nous en dire un peu plus ?
Le Vide doit paraître aux éditions L’Unicité en septembre 2017. Ce livre parle de la perte de mon compagnon dans les années 90 et du désarroi qui s’en est suivi. De l’enchaînement des partenaires pour combler le vide et de la culpabilité d’être encore vivant alors que l’autre n’est plus jusqu’à ce que la vie reprenne lentement le dessus. J’en profite pour remercier mon éditeur François Mocaer qui, dès le départ, m’a fait confiance pour réussir à atteindre le coeur des gens et faire en sorte que ma douleur n’ai pas été vaine et que mon expérience puisse leur servir en allégeant, je l’espère, un peu leur esprit.
- Revenons ensuite vers une manière de vivre. Quels seraient les 3 conseils que tu nous donnerais, d’un point de vue lifestyle, mode, amour…?
Premièrement ne jamais renoncer. La renonciation est à la base même de tous les regrets.
Deuxièmement ne pas avoir honte de ses sentiments et oser dire « je t’aime » aux gens que l’on aime car selon l’expression populaire « si avant l’heure ce n’est pas l’heure, après l’heure ce n’est plus l’heure ». Il n’y a rien de pire que d’avoir perdu un être cher sans lui avoir dit combien on l’aimait.
Troisièmement vivre dans le présent. Bien que, comme précédemment mentionné, je me définisse comme un « nostalgique visionnaire » en redonnant vie dans mes créations à des objets qui en avaient été désinvestis, ne jamais resté prisonnier du passé ou vivre dans l’utopie de ce qui pourrait arriver.
- Quelles sont ainsi tes passions en dehors de tes activités professionnelles ?
Ma plus grande passion est la vie avec tout ce que cela comporte de merveilleux comme d’effrayant parfois. La vie sous toutes ses formes de l’art à l’artisanat. De bribes de phrases saisies aux terrasses des cafés, en se délectant d’un croissant pur beurre, aux mêmes phrases racontées par Sylvie Jolies sur scène. Des mots d’enfants comme « trop gros type » au lieu de troglodyte aux mots d’amour glissés au collège dans la poche de son chéri. Des fleurs dans les champs aux imprimés coquelicot des vêtements imaginés par Kenzo. Mode, gastronomie, musique, danse , cinéma, littérature, voyage…la liste de mes passions est tellement lourde qu’il faudrait faire appel à la Sernam pour en porter tout le poids.
- On s’est croisé à la dernière FashionWeek. Aurais-tu des créateurs préférés ?
Coco Chanel disait « la mode c’est tout ce qui se démode ». A l’heure actuelle où la mondialisation a entrainé une réduction évidente de la créativité et une uniformisation de l’offre, comment aimer la mode? Comment aimer porter un tee shirt H&M ou Zara en même temps que près de sept milliards d’autres individus. La mode ne m’intéresse pas en tant que mécanique commerciale poussant à consommer sans cesse pour rester à la pointe de ce qui se fait. Comme Iris Apfel, ce qui m’intéresse c’est le style. Pantalon ou robe, chaussures plates ou talons aiguilles, hippie chic ou romantique, qu’importe! « Si la mode s’achète, le style lui est inné ! »
- Parlons un peu fashion: quelle est ta pièce fashion préférée dont tu ne te séparerais jamais ?
Quitte à passer pour un diplodocus ma fashion piece préférée reste le tee shirt en coton, col cheminé, manches longues. Pas col roulé, pas col rond, pas col en V, pas col Claudine… J’ai bien dit col cheminé ! Idéal en hiver sous une chemise déboutonnée, avec ou sans cravate pour une version plus chic débraillé, comme en été à la tombée de la nuit et la montée de la fraîcheur. Je déplore que les diplodocus aient disparus de la planète et avec eux mes précieux tee shirt. Quasi introuvables aujourd’hui en dehors de la marque Hom qui, contre vents et marées, continue d’en fabriquer. God save Hom !
- Quel est pour toi le Fashion Faux pas ?
Couleurs chaudes, couleurs froides. Couleurs primaires, couleurs secondaires. Le fashion faux pas c’est de penser qu’on puisse être comme une palette de peintre et mélanger toutes les couleurs à la fois. Tant qu’à m’extasier devant la belle rouge ou la belle bleue, je prefère que ce soit dans le ciel, un soir de 14 juillet, que porté par un perroquet à deux pattes qui, en plus de m’aveugler, à une chance sur deux de me bousculer en tentant de me passer devant dans une file d’attente sans s’excuser. Malheureusement mauvais goût rime souvent avec mauvaise éducation.
- Un dernier petit mot pour MonsieurMada.me ?
MonsieurMada.me, doit-on vraiment choisir ? Lesbiennes, Gay, Bi, Trans, vive la diversité, la tolérance et l’ouverture d’esprit. Des valeurs que fort heureusement je retrouve au sein de votre magazine !
N’hésitez surtout pas, pour découvrir tout l’univers fabuleux d’Éric Katz à vous rendre sur son site internet ainsi que ses pages Facebook, Instagram et Linkedin. Ne résistez pas également à l’envie de rencontrer l’artiste en allant assister à la signature de son roman Le Vide le 22 septembre, à partir de 18h30, à l’espace Christiane Peugeot !
Juste en dessous, vous pourrez trouver un SHOP MY STYLE d’Éric Katz, pour pouvoir porter des tee-shirts col cheminée.
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À bientôt pour une nouvelle rencontre !
Claudia Lully – @lesvolutesdeclaudia
Boris Deltell – @sorryformyfrench
SHOP MY STYLE x Éric Katz